Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 1.djvu/198

Cette page a été validée par deux contributeurs.

188
KÉRABAN-LE-TÊTU.

« bon tour » qu’il prétendait jouer aux autorités ottomanes.

Van Mitten pensait à ce voyage imprévu, et ne cessait de se demander pourquoi lui, citoyen des provinces bataves, il était lancé sur les routes littorales de la mer Noire, lorsqu’il pouvait tranquillement rester dans le faubourg de Péra, à Constantinople.

Ahmet, lui, avait franchement pris son parti de ce départ. Mais il était bien décidé à ne point épargner la bourse de son oncle, dans tous les cas où un retard devrait être évité ou un obstacle franchi à prix d’argent. On irait par le plus court, mais aussi par le plus vite.

Le jeune homme ruminait tout cela dans sa tête, quand, au tournant du petit cap, il aperçut au fond de la baie la villa du banquier Sélim. Ses yeux se fixèrent sur ce point, — sans doute au moment où les yeux d’Amasia se portaient vers lui, — et il est probable que leurs regards se croisèrent sans avoir pu s’atteindre.

Puis, s’adressant à son oncle, Ahmet, résolu à toucher une question des plus délicates, lui demanda s’il avait arrêté minutieusement tous les détails de l’itinéraire.