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KÉRABAN-LE-TÊTU.

X I I

DANS LEQUEL VAN MITTEN RACONTE UNE HISTOIRE DE TULIPES, QUI INTÉRESSERA PEUT-ÊTRE LE LECTEUR.

La chaise de poste, attelée de chevaux frais, avait quitté Odessa vers une heure de l’après-midi. Le seigneur Kéraban occupait le coin de gauche du coupé, Van Mitten, le coin de droite, Ahmet, la place du milieu. Bruno et Nizib étaient remontés dans le cabriolet, où le temps se passait pour eux moins à causer qu’à dormir.

Un soleil assez vif égayait la campagne, et les eaux de la mer se détachaient en bleu sombre sur les falaises grisâtres du littoral.

Dans le coupé, on commença par être tout aussi silencieux que dans le cabriolet, à cela près que, si l’on sommeillait en haut, on réfléchissait en bas.

Le seigneur Kéraban s’enfonçait avec délices dans ses rêves d’entêtement, et ne songeait qu’au