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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Et, mentalement, il ajouta :

« Je saurai bien te faire courir, quand tu devrais t’y époumoner, oh ! le plus têtu des oncles !

— En route donc, » dit Kéraban.

Et se retournant vers Sélim :

« Ces roubles en échange de mes piastres ?…

— Je vous les donnerai à Odessa, où je vais vous accompagner, répondit Sélim.

— Vous êtes prêt, Van Mitten ? demanda Kéraban.

— Toujours prêt.

— Eh bien, Ahmet, reprit Kéraban, embrasse ta fiancée, embrasse-la bien, et partons ! »

Ahmet serrait déjà la jeune fille dans ses bras. Amasia ne pouvait retenir ses larmes.

« Ahmet, mon cher Ahmet !… répétait-elle.

— Ne pleurez pas, chère Amasia ! disait Ahmet. Si notre mariage n’est pas avancé, il ne sera pas retardé non plus, je vous le promets !… Ce ne sont que quelques semaines d’absence !…

— Ah ! chère maîtresse, dit Nedjeb, si le seigneur Kéraban pouvait seulement se casser une jambe ou deux avant de sortir d’ici ! Voulez-vous que je m’occupe de cela ? »