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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Après tout, mon oncle, vous avez raison ! dit Ahmet.

— Absolument raison ! ajouta Sélim.

— Toujours raison ! répondit Kéraban.

— Il faut résister aux prétentions iniques, reprit Ahmet, résister, quand il devrait vous en coûter la fortune…

— Et la vie ! ajouta Kéraban.

— Vous avez donc bien fait de vous refuser au payement de cet impôt, et de montrer que vous saurez aller de Constantinople à Scutari, sans franchir le Bosphore…

— Et sans débourser dix paras, ajouta Kéraban, dût-il m’en coûter cinq cent mille !

— Mais vous n’êtes pas absolument pressé de partir, je suppose ?… demanda Ahmet.

— Absolument pressé, mon neveu, répondit Kéraban. Il faut, tu sais pourquoi, que je sois de retour avant six semaines !

— Bon ! mon cher oncle, vous pourriez bien nous donner quelque huit jours à Odessa ?…

— Pas cinq jours, pas quatre, pas un, répondit Kéraban, pas même une heure ! »

Ahmet, voyant que le naturel allait reprendre le dessus, fit signe à Amasia d’intervenir.