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KÉRABAN-LE-TÊTU.

un quart seulement ! Vous entendez !… Trois un quart !

— Pour vous, oui !… pour vous… ami Kéraban, et même sans aucune commission ! »

Le banquier Sélim ne savait évidemment plus ni ce qu’il disait ni ce qu’il faisait.

Il va sans dire que, du fond de la galerie où il se tenait à l’écart, Yarhud observait toute cette scène avec une extrême attention. Qu’allait-il se produire de favorable ou de nuisible à ses projets ?

En ce moment, Ahmet vint saisir son oncle par le bras ; il l’arrêta sur le seuil de la porte qu’il allait franchir, et il le força, non sans peine, étant donné le caractère de l’entêté, à revenir sur ses pas.

« Mon oncle, lui dit-il, vous nous avez tous embrassés au moment où vous arriviez…

— Mais non ! mais non ! mon neveu, répondit Kéraban, au moment où j’allais repartir !

— Soit, mon oncle !… je ne veux pas vous contrarier… Mais, au moins, dites-nous pourquoi vous êtes venu à Odessa !

— Je ne suis venu à Odessa, répondit Kéraban, que parce qu’Odessa était sur ma route. Si Odessa n’avait point été sur ma route, je ne serais pas