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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Monsieur, me direz-vous ?… dit Ahmet à Van Mitten.

— Que pourrais-je vous dire ? » répliqua le Hollandais, qui marchait déjà sur les talons de son ami.

Mais le seigneur Kéraban, au moment de sortir, venait de s’arrêter, et, s’adressant au banquier :

« À propos, ami Sélim, lui demanda-t-il, vous me changerez bien quelques milliers de piastres pour leur valeur en roubles ?

— Quelques milliers de piastres ?… répondit Sélim, qui n’essayait même plus de comprendre.

— Oui… Sélim… de l’argent russe, dont j’ai besoin pour mon passage sur le territoire moscovite.

— Mais, mon oncle, nous direz-vous enfin ?… s’écria Ahmet, auquel se joignit la jeune fille.

— À quel taux le change aujourd’hui ? demanda le seigneur Kéraban.

— Trois et demi pour cent, répondit Sélim, chez qui le banquier reparut un instant.

— Quoi ! trois et demi ?

— Les roubles sont en hausse ! répondit Sélim. On les demande sur le marché…

— Allons, pour moi, ami Sélim, ce sera trois