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KÉRABAN-LE-TÊTU.

craindre ? ajouta le Hollandais, au milieu de cette plaine absolument déserte.

— Je veux le croire aussi.

— Aucune attaque n’est à redouter ?

— Aucune.

— Si ce n’est, toutefois, l’attaque des moustiques ! » répondit Bruno, qui venait de s’appliquer une claque formidable sur le front pour écraser une demi-douzaine de ces importuns diptères.

Et, en effet, des nuées d’insectes très voraces, qu’attirait peut-être la lueur des lanternes, commençaient à tourbillonner effrontément autour de la chaise.

« Hum ! fit Van Mitten, il y a ici une fière quantité de ces moustiques, et une moustiquaire n’eût pas été de trop !

— Ce ne sont point des moustiques, répondit le seigneur Kéraban, en se grattant le bas de la nuque, et ce n’est point une moustiquaire qui nous manque !

— Qu’est-ce donc ? demanda le Hollandais.

— Une cousiniaire, répondit Kéraban, car ces prétendus moustiques sont des cousins !

— Du diable si j’en ferais la différence ! pensa Van Mitten, qui ne jugea pas à propos d’entamer