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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

quoi l’on continuerait de s’avancer sur le Honduras, on en détruirait les établissements et l’on reviendrait sur le Mexique, où, dans un soulèvement général, on n’aurait sans doute pas de peine à se défaire des envahisseurs. Guatimozin eut beau protester de son innocence, et l’on a tout lieu d’y croire, il fut pendu, ainsi que plusieurs nobles Aztecs, aux branches d’un ceyba qui ombrageait la route. « L’exécution de Guatimozin, dit Bernal Diaz del Castillo, fut très-injuste, et nous fûmes tous d’accord pour la blâmer. » Mais, « si Cortès n’avait consulté, au dire de Prescott, que son honneur et l’intérêt de sa renommée, il aurait dû le conserver, car il était le vivant trophée de sa victoire, comme on conserve l’or dans la doublure de son habit. »

Enfin les Espagnols atteignirent Aculan, ville florissante où ils se refirent dans d’excellents quartiers, et l’on reprit la direction du lac de Peten, dont les populations se convertirent facilement au christianisme. Nous ne nous étendrons pas sur les souffrances et les misères qui assaillirent l’expédition dans ces contrées peu peuplées, jusqu’à San-Gil de Buena-Vista sur le Golfo Dolce, où Cortès, après avoir appris l’exécution d’Olid et le rétablissement de l’autorité centrale, s’embarqua pour revenir au Mexique.

À la même époque, il confiait à Alvarado le commandement de trois cents fantassins, cent soixante cavaliers et quatre canons, avec un corps d’Indiens auxiliaires. Alvarado s’avança au sud du Mexique, à la conquête du Guatemala. Il réduisit les provinces de