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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

Sur ces entrefaites, deux brigantins chargés de munitions et de renforts, adressés par Velasquez à Narvaez, dont il ignorait les mésaventures, tombèrent entre les mains de Cortès ; en même temps, un certain nombre d’Espagnols, envoyés par François de Garay, gouverneur de la Jamaïque, se joignirent à lui. Grâce à ces recrues, l’armée de Cortès se trouva composée, lorsqu’il se fut débarrassé de plusieurs partisans de Narvaez dont il était mécontent, de cinq cent cinquante fantassins, dont quatre-vingts mousquetaires, et de quarante cavaliers. C’est avec ce faible corps d’armée, soutenu par mille Tlascalans, qu’il reprit la route de Mexico, le 28 décembre 1520, six mois après avoir été forcé de l’abandonner.

Nous passerons assez rapidement sur toute cette campagne malgré l’intérêt qu’elle peut offrir ; mais elle eut pour théâtre des contrées déjà décrites, et ce n’est pas à proprement parler l’histoire de la conquête du Mexique que nous voulons tracer. Il nous suffira de dire qu’après la mort de Montézuma, son frère Quetlavaca, élevé au trône, avait pris pour résister toutes les mesures de précaution compatibles avec la science stratégique des Aztecs. Mais il mourut de la petite vérole, triste cadeau que les Espagnols avaient fait au nouveau monde, au moment où ses brillantes qualités de prévoyance et de bravoure allaient être le plus nécessaires. Il eut pour successeur Guatimozin, neveu de Montézuma, connu pour ses talents et sa valeur.

Dès qu’il entra sur le territoire mexicain, Cortès eut