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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

cavaliers au nombre de quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingts arbalétriers, autant d’hommes d’escopette et plus de deux mille Tlascalans avec beaucoup d’artillerie. Notre seconde entrée à Mexico avait eu lieu le jour de la Saint-Jean de 1520, et notre fuite le 10 du mois de juillet suivant. Nous livrâmes la mémorable bataille d’Otumba le 14 de ce même mois de juillet. Et maintenant, je veux porter l’attention sur le nombre d’hommes qu’on tua, tant à Mexico, au passage des chaussées et des ponts, que dans les autres rencontres d’Otumba et sur les routes. J’affirme que, dans l’espace de cinq jours, on nous massacra 860 hommes, en y comprenant soixante-dix soldats qu’on nous tua dans le village de Rustepèque avec cinq femmes de Castille ; nous perdîmes en même temps douze cents Tlascalans. Il est encore à remarquer que, s’il mourut plus d’hommes de la troupe de Narvaez que de celle de Cortès, au passage des ponts, ce fut parce qu’ils se mirent en route chargés d’une quantité d’or dont le poids les empêcha de nager et de se tirer des tranchées. »

Les troupes de Cortès étaient réduites à quatre cent quarante hommes avec vingt chevaux, douze arbalétriers et sept hommes d’escopette sans une charge de poudre, tous blessés, boiteux ou estropiés des bras, c’est-à-dire au même nombre que lors de la première entrée à Mexico, mais avec cette différence considérable qu’aujourd’hui ils sortaient de la capitale en vaincus.

En entrant sur le territoire de Tlascala, Cortès recommanda à ses hommes, et particulièrement à ceux de Nar-