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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

Si Cortès avait réussi à convaincre Montézuma dans tout ce qui touchait à la politique, il n’en fut pas de même pour ce qui avait trait à la religion. Jamais il ne put le décider à se convertir, et lorsqu’il voulut renverser les idoles comme il l’avait fait à Zempoalla, il souleva une sédition qui n’aurait pas manqué de devenir très sérieuse, s’il n’avait pas aussitôt abandonné ses projets. Dès lors, les Mexicains, qui avaient souffert presque sans résistance l’emprisonnement et la soumission de leur monarque, résolurent de venger leurs dieux insultés et préparèrent une révolte générale contre les envahisseurs.

C’est au moment où les choses semblaient prendre une tournure moins favorable à l’intérieur que Cortès reçut, de Vera-Cruz, la nouvelle que plusieurs navires croisaient devant le port. Tout d’abord, il crut que cette flotte de secours était envoyée par Charles-Quint en réponse à la lettre qu’il lui avait adressée, le 16 juillet 1619, par Puerto Carrerro et Montejo. Il fut bientôt détrompé et apprit que cet armement, organisé par Diego Velasquez, qui avait su avec quelle facilité son lieutenant avait secoué tous les liens de dépendance envers lui, avait pour but de le déposséder, de le faire prisonnier et de l’envoyer à Cuba, où son procès serait fait rapidement.

Cette flotte, dont le commandement avait été remis à Pamphilo de Narvaez, ne comptait pas moins de dix-huit vaisseaux, portant quatre-vingts cavaliers, cent fantassins, dont quatre-vingts mousquetaires, cent vingt arbalétriers et douze pièces de canon.