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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Mais la décision, ce trait le plus saillant du caractère de Cortès, faisait entièrement défaut à Montézuma, qui ne sut à aucun moment prendre résolûment un parti.

Cependant, de nouveaux envoyés de l’empereur s’étaient rendus au camp espagnol, apportant à Cortès l’ordre de quitter le pays, et, sur le refus de ce dernier, tous rapports des indigènes avaient immédiatement cessé avec les envahisseurs. La situation se tendait. Cortès le comprit. Après avoir vaincu quelques hésitations qui s’étaient manifestées dans ses troupes, il fit jeter les fondations de la Vera-Cruz, forteresse qui devait lui servir de base d’opérations et de soutien pour un rembarquement possible. Il organisa ensuite une sorte de gouvernement civil, de junte, comme on dirait aujourd’hui, à laquelle il remit sa commission révoquée par Velasquez, et il se fit donner, au nom du roi, de nouvelles provisions avec les pouvoirs les plus étendus. Puis, il reçut les envoyés de la ville de Zempoalla qui venaient solliciter son alliance et sa protection contre Montézuma, dont ils supportaient le joug avec impatience.

C’était vraiment jouer de bonheur que de trouver de tels alliés dès les premiers jours du débarquement. Aussi, Cortès, ne voulant pas laisser échapper cette occasion, accueillit avec faveur les Totonaques, se rendit dans leur capitale, et, après avoir fait construire une forteresse à Quiabislan sur le bord de la mer, il les décida à refuser le payement de l’impôt. Il profita de son séjour à Zempoalla pour exhorter ces peuples à se