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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

du débarquement, Teutile, gouverneur de la province, envoyé par Montézuma, se trouva assez embarrassé pour répondre à Cortès, qui lui demandait de le conduire sans retard devant son maître : Il savait toutes les inquiétudes et les craintes qui hantaient l’esprit de l’empereur depuis l’arrivée des Espagnols. Cependant, il fit déposer aux pieds du général des étoffes de coton, des manteaux en plumes et des objets d’or, dont la richesse ne fit qu’exciter la cupidité des Européens. Alors, pour donner à ces pauvres Indiens une idée de sa puissance, Cortès fit manœuvrer ses soldats et tirer quelques pièces d’artillerie, dont les décharges les glacèrent de terreur. Pendant tout le temps qu’avait duré l’entrevue, des peintres avaient reproduit sur des étoffes de coton blanc les vaisseaux, les troupes et tout ce qui avait frappé leur vue. Ces dessins, fort habilement exécutés, devaient être envoyés à Montézuma.

Avant de commencer le récit des luttes héroïques qui allaient se succéder, il nous semble à propos de donner quelques détails sur cet empire du Mexique, qui, si puissant qu’il parût, renfermait cependant de nombreux ferments de décadence et de dissolution. Ce fut ce qui permit à cette poignée d’aventuriers d’en faire la conquête.

La partie de l’Amérique soumise à Montézuma portait le nom d’Anahuac, et s’étendait entre 14 et 20 degrés de latitude nord. Vers le milieu de cette région, qui présente des climats très-variés à cause des différences d’altitude, un peu plus près du Pacifique que de