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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

mains des Sioux, qui les retinrent assez longtemps prisonniers. »

Dans son voyage de retour à Catarocouy, La Sale, ayant découvert un nouvel emplacement propre à la construction d’un fort, y appela Tonti, qui se mit aussitôt à l’œuvre, tandis qu’il continuait sa route. C’est le fort Saint-Louis. À son arrivée à Catarocouy, La Sale apprit des nouvelles qui auraient abattu un homme moins bien trempé. Non-seulement le Griffon, sur lequel il avait pour 10,000 écus de fourrures, était perdu, mais un bâtiment, qui lui apportait de France une cargaison estimée 22,000 francs, avait fait naufrage, et ses ennemis avaient répandu le bruit de sa mort. N’ayant plus rien à faire à Catarocouy, ayant prouvé par sa présence que tous les bruits répandus sur sa disparition étaient faux, il regagna le fort Crèvecœur, où il fut bien étonné de ne trouver personne.

Voici ce qui s’était passé. Tandis que le chevalier Tonti était occupé à la construction du fort Saint-Louis, la garnison du fort Crèvecœur s’était soulevée, avait pillé les magasins, en avait fait autant au fort Miani et avait fui jusqu’à Machillimackinac. Tonti, presque seul en face des Illinois soulevés contre lui par les déprédations de ses hommes, et jugeant qu’il ne pourrait résister dans son fort de Crèvecœur, en était sorti, le 11 septembre 1680, avec les cinq Français qui composaient sa garnison, et s’était retiré jusqu’à la baie du lac Michigan. Après avoir mis garnison à Crèvecœur et au fort Saint-Louis, La Sale vint à Machillimac-