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LA GRANDE FLIBUSTE

plus beau et moins froid que dix degrés plus bas. Le 27 juin, Hudson avait remonté de cinq degrés dans le nord, mais le 2 juillet, par un de ces brusques revirements si fréquents dans ces contrées, le froid devint rigoureux. Cependant, la mer restait libre, l’air était calme, des bois flottés dérivaient en grande quantité. Le l4 du même mois, par 33° 23’, le contremaître et le bosseman du navire descendirent sur une terre qui formait la partie septentrionale du Spitzberg. Des traces de bœufs musqués et de renards, une grande abondance d’oiseaux aquatiques, deux ruisseaux d’eau douce, et chaude dans l’un des deux, prouvèrent à nos navigateurs que la vie était possible, sous ces latitudes extrêmes, à cette période de l’année. Hudson, qui n’avait pas tardé à reprendre la mer, se vit arrêté à la hauteur du 82e degré, par une épaisse banquise, qu’il s’efforça, mais vainement, de percer ou de tourner. Il dut rentrer en Angleterre, où il arriva le 15 septembre, après avoir découvert une île qui est vraisemblablement celle de Jean Mayen. La route suivie dans ce premier voyage n’ayant pu donner issue vers le nord, Hudson en tenta une autre. En effet, il partit le 21 avril de l’année suivante, et s’avança entre le Spitzberg et la Nouvelle-Zemble ; mais il dut se contenter de suivre, pendant un certain temps, le rivage de cette grande terre, sans pouvoir s’élever autant qu’il l’aurait voulu. L’échec de cette seconde tentative était plus complet que celui de la campagne de 1607. Aussi la Compagnie anglaise qui avait fait