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MISSIONNAIRES ET COLONS

lui concilièrent la faveur du grand Aureng-Zeb et lui permirent de voir, en détail et avec fruit, un empire alors dans tout l’épanouissement de sa prospérité.

Au sud de l’Indoustan, Ceylan réservait plus d’une surprise à ses explorateurs. Robert Knox, fait prisonnier par les indigènes, dut à cette triste circonstance de résider longtemps dans le pays et de recueillir, sur les immenses forêts et les peuples sauvages de Ceylan, les premiers documents authentiques. Les Hollandais, par une jalousie commerciale dont ils ne furent pas les seuls à donner l’exemple, avaient jusqu’alors tenu secrets les renseignements qu’ils s’étaient procurés sur une île dont ils cherchaient à faire une colonie.

Encore un négociant, Jean Chardin, fils d’un riche joaillier de Paris, qui, jaloux des succès de Tavernier, veut, comme lui, faire fortune dans le commerce des diamants. Les pays qui les attirent, ces marchands, ce sont ceux dont la renommée de richesse et de prospérité est devenue proverbiale ; ce sont la Perse et l’Inde, aux riches costumes étincelants de pierreries et d’or, aux mines de diamants d’une grosseur fabuleuse. Le moment est bien choisi pour visiter ces pays. Grâce aux empereurs Mogols, la civilisation et l’art se sont développés ; les mosquées, les palais, les temples se sont élevés, des villes ont surgi tout d’un coup. Leur goût, — ce goût si étrange, si nettement caractérisé, si différent du nôtre, — éclate dans la construction des édifices gigantesques, tout aussi bien