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MISSIONNAIRES ET COLONS

mières charges de la ville de Horn, fit l’autre moitié. Ils équipèrent un vaisseau de 360 tonneaux, la Concorde, et un yacht, qui portaient un équipage de 65 hommes et 29 canons. Assurément, c’était là un armement peu en rapport avec la grandeur de l’entreprise. Mais Schouten était un habile marin, l’équipage avait été trié sur le volet, et les navires étaient abondamment fournis de vivres et de manœuvres de rechange. Lemaire était le commis et Schouten le capitaine du navire. La destination fut tenue secrète. Officiers et matelots prirent l’engagement illimité d’aller partout où on les conduirait. Le 25 juin 1615, c’est-à-dire onze jours après qu’on eut quitté le Texel, lorsqu’une indiscrétion n’était plus à craindre, les équipages furent rassemblés pour entendre la lecture d’un ordre portant : « que les deux vaisseaux chercheraient un autre passage que celui de Magellan pour entrer dans la mer du Sud et pour y découvrir certains pays méridionaux, dans l’espérance d’y faire d’immenses profits, et que, si le ciel ne favorisait pas ce dessein, on se rendrait par la même mer aux Indes orientales. » Cette déclaration fut reçue avec enthousiasme par l’équipage tout entier, animé, comme tous les Hollandais à cette époque, de l’amour des grandes découvertes.

La route, alors généralement suivie pour gagner l’Amérique du Sud, longeait, comme on l’a peut-être remarqué, les côtes d’Afrique jusqu’au dessous de la ligne équinoxiale. La Concorde n’eut garde de s’en