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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

Gracias a Dios. Le premier fut donné à Hojeda, le second à Nicuessa. Ces deux « conquistadores » eurent cette fois affaire à des populations moins débonnaires que celles des Antilles. Bien décidées à s’opposer à l’envahissement de leur pays, elles disposaient de moyens de résistance nouveaux pour les Espagnols. Aussi la lutte fut-elle acharnée. Dans un seul combat, soixante-dix des compagnons de Hojeda périrent sous les flèches des sauvages, armes terribles trempées dans le « curare, » poison si violent que la moindre blessure était suivie de mort. Nicuessa, de son côté, avait fort à faire pour se défendre, si bien que, malgré deux renforts considérables reçus de Cuba, la plupart de ceux qui s’étaient engagés dans ces expéditions périrent dans l’année de suites de blessures, de fatigues, de maladies ou de privations. Les survivants fondèrent la petite colonie de Santa-Maria el Antigua, dans le Darien, sous le commandement de Balboa.

Mais, avant de raconter la merveilleuse expédition de ce dernier, nous devons enregistrer la découverte d’une contrée qui forme l’extrémité septentrionale de cet arc profondément creusé dans le continent qui porte le nom de golfe du Mexique. En 1502, Juan Ponce de Léon, d’une des plus vieilles familles d’Espagne, était arrivé avec Ovando dans l’Española. Il avait contribué à la soumission de cette île et conquis en 1508 l’île San-Juan de Porto-Rico. Ayant entendu dire à des Indiens qu’il existait, dans l’île de Bimini, une fontaine miraculeuse dont les eaux rajeunissaient ceux