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MISSIONNAIRES ET COLONS

faut le reconnaître, ont fait l’objet, il y a quelques années, d’un très-intéressant travail de M. Berlioux.

Au sud-est de l’Afrique, pendant la première moitié du XVIIe siècle, les Français fondèrent quelques établissements de commerce à Madagascar, île longtemps connue sous le nom de Saint-Laurent. Ils élèvent le fort Dauphin, sous l’administration de M. de Flacourt ; plusieurs districts inconnus de l’île sont reconnus ainsi que les îles voisines de la côte ; les îles Mascareignes sont occupées en 1649. S’il fut ferme et modéré avec ses compatriotes, de Flacourt n’usa pas de la même réserve avec les naturels ; il amena même une révolte générale, à la suite de laquelle il fut rappelé. Au reste, les courses dans l’intérieur de Madagascar furent excessivement rares, et il faut attendre jusqu’à nos jours pour rencontrer une exploration sérieuse.

De l’Indo-Chine et du Thibet, les seules informations parvenues en Europe pendant tout le cours du XVIIe siècle, furent dues aux missionnaires. Les noms des pères Alexandre de Rhodes, Ant. d’Andrada, Avril, Bénédict Goes, ne peuvent être passés sous silence. On trouve, dans leurs Lettres annuelles, quantité de renseignements, qui ont encore aujourd’hui conservé un réel intérêt, sur ces régions si longtemps fermées aux Européens. Dans la Cochinchine et le Tonkin, le père Tachard se livra à des observations astronomiques dont le résultat prouva, avec la dernière évidence, combien étaient erronées les longi-