Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 2.djvu/287

Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
MISSIONNAIRES ET COLONS

sultats très-utiles au développement de la civilisation et au progrès de la religion. Les mêmes reproches peuvent être adressés au père Zucchelli et aux autres missionnaires du Congo.

La relation de Cavazzi, publiée à Rome en 1687, affirmait que l’influence portugaise s’étendait à deux ou trois cents milles de la côte. À l’intérieur, existait une ville très-importante, connue sous le nom de San-Salvador, qui possédait douze églises, un collège de jésuites et une population de 50 000 âmes. À la fin du xvie siècle, Pigafetta publia le récit de voyage de Duarte Lopez, ambassadeur du roi de Congo auprès des cours de Rome et de Lisbonne. Une carte, qui accompagne ce récit, nous représente un lac Zambré à la place occupée par le Tanganyîka, et plus à l’ouest le lac Acque Lunda, d’où sortait le Congo ; sous l’équateur sont indiqués deux lacs : l’un, le lac du Nil ; l’autre, plus à l’est, porte le nom de Colué ; ils semblent être l’Albert et le Victoria Nyanza. Ces informations si curieuses furent rejetées par les géographes du xixe siècle, qui laissèrent en blanc tout l’intérieur de l’Afrique.

Sur la côte occidentale d’Afrique, à l’embouchure du Sénégal, nous avions fondé des établissements, qui, sous l’habile administration d’André Brue, ne tardèrent pas à prendre une extension considérable. Celui-ci, commandant pour le roi et directeur général de la Compagnie royale de France aux côtes du Sénégal et autres lieux d’Afrique, — tel était son titre officiel, —