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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

sés, emprisonnés ou livrés aux Turcs. Lobo fut alors chargé d’aller quêter la somme nécessaire au rachat de ses confrères. Après de nombreuses péripéties qui le menèrent au Brésil, à Carthagène, à Cadix, à Séville, à Lisbonne et à Rome, où il donna au roi d’Espagne et au pape des détails précis et nombreux sur l’Église d’Éthiopie et sur les mœurs des habitants, il fit un dernier voyage dans l’Inde, et revint mourir à Lisbonne en 1678.

Sur la côte de l’Atlantique, au Congo, le christianisme avait été introduit, en 1489, l’année même de la découverte par les Portugais. Tout d’abord, des dominicains y furent envoyés ; mais, comme leurs progrès étaient presque nuls, le pape y expédia des capucins italiens, avec le consentement du roi de Portugal. Ce furent Carli de Placenza en 1667, Jean-Antoine Cavazzi de 1654 à 1668, puis Antonio Zucchelli et Gradisca de 1696 à 1704. Nous ne citons que ces missionnaires parce qu’ils ont publié les relations de leurs voyages. Cavazzi explora tour à tour l’Angola, le pays de Matamba, les îles de Coanza et Loana. Dans l’ardeur de son zèle apostolique, il ne trouvait rien de mieux, pour convertir les noirs, que de brûler leurs idoles, que de réprimander les rois sur l’usage antique de la polygamie, que de soumettre au supplice de la question ou de faire déchirer à coups de fouet ceux qui retombaient dans l’idolâtrie. Malgré cela, il acquit sur les indigènes un ascendant considérable, qui, mieux dirigé, aurait pu produire des ré-