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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

éloignée que d’une lieue du continent. Mais, avant de reprendre la mer, il fut forcé d’incendier l’Eendracht, car il n’avait plus assez de matelots pour le manœuvrer. Ce n’est que le 20 décembre, après avoir été drossé par mainte tempête, qu’il put mouiller au port Désiré, où l’équipage tua en quelques jours quantité de chiens et de lions de mer, ainsi que plus de cinq mille pingouins. « Le général est allé à terre, dit la traduction française du récit de de Noort, publiée par de Bry, avec un parti de gens armés, mais ils n’aperçurent personne, bien aucunes sépultures auxquelles ils mettent leurs morts, posées en hautes levées de rochers où ils mettent beaucoup de pierres, toutes teintes en rouge dessus là sépulture, ayant en outre orné leurs sépultures avec dards, pennaches et autres étrangetés qu’ils usent pour armes. »

Les Hollandais virent aussi, mais de trop loin pour pouvoir les tirer, des buffles, des cerfs et des autruches, et ramassèrent, dans un seul nid, dix œufs de cet oiseau. Le capitaine Jacques-Iansz Huy de Cooper mourut pendant cette relâche et fut enterré au port Désiré. Le 23 novembre, la flotte donna dans le détroit de Magellan. Pendant une descente à terre, trois Hollandais ayant été tués par des Patagons, leur mort fut vengée par le massacre de toute une tribu d’Enoos. Cette longue navigation, à travers les défilés et les lacs du détroit de Magellan, fut encore signalée par la rencontre de deux navires hollandais, sous la conduite de Sebald de Weerdt, qui avait hiverné non loin