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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

qu’il jouirait sur-le-champ de toutes les délices du paradis, s’il voulait embrasser la foi chrétienne.

« Y a-t-il quelques Espagnols, dit Hattuey, dans ce lieu de délices dont vous me parlez ? — Oui, répondit le moine, mais ceux-là seulement qui ont été justes et bons. — Le meilleur d’entre eux, répliqua le cacique indigné, ne peut avoir ni justice ni bonté ! Je ne veux pas aller dans un lieu où je rencontrerais un seul homme de cette race maudite. »

Ce seul fait ne suffit-il pas à peindre le degré d’exaspération où en étaient arrivées ces malheureuses populations ? Et ces horreurs se reproduisaient partout où les Espagnols mettaient le pied ! Mais jetons un voile sur ces atrocités commises par des hommes qui se croyaient civilisés et prétendaient convertir au christianisme, cette religion de pardon et de charité, des peuples moins sauvages qu’eux-mêmes.

Pendant les années 1504 et 1505, quatre navires explorèrent le golfe d’Uraba. C’est le premier voyage pendant lequel Juan de La Cosa eut le commandement suprême. Il faut placer à la même époque le troisième voyage de Hojeda à la terre de Coquibacoa, voyage certain, suivant l’expression de Humboldt, mais très-obscur.

En 1507, Juan Diaz de Solis, de concert avec V. Yañez Pinzon, découvrit une vaste province connue depuis sous le nom de Yucatan. Quoique cette expédition n’ait été marquée par aucun événement mémorable, dit Robertson, elle mérite qu’on en fasse mention, parce qu’elle conduisit à des découvertes de la plus grande