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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

hommes. Il ravagea ensuite, pilla ou brûla les villes de Paraca, Cincha, Pisca, Païta, et dévasta l’île de Puna, où il fit un butin de 645,000 livres d’or monnayé. Après avoir coulé le Hugh-Gallant vu l’impossibilité absolue où il était de tenir la mer, Cavendish continua sa fructueuse croisière, brûla, à la hauteur de la Nouvelle-Espagne, un bâtiment de 120 tonneaux, pilla et incendia Aguatulio, et s’empara, après six heures de combat, d’un vaisseau de 708 tonneaux, chargé de riches étoffes et de 122,000 pesos d’or. Alors, « victorieux et content », Cavendish voulut mettre à l’abri d’un revers les dépouilles opimes qu’il emportait. Il gagna les îles des Larrons, les Philippines, Java major, doubla le cap de Bonne-Espérance, se rafraîchit à Sainte-Hélène, et mouilla, le 9 septembre 1588, à Plymouth, après deux ans de voyage, de courses et de combats. Un dicton affirme qu’il est plus difficile de conserver que d’acquérir : Cavendish fit ce qu’il fallait pour le confirmer. Deux ans après son retour, de l’immense fortune qu’il avait rapportée, il ne possédait plus que la somme nécessaire à l’armement d’une troisième expédition. Ce devait être la dernière.

Parti avec cinq bâtiments, le 6 août 1591, Cavendish vit sa flottille dispersée par la tempête sur la côte de Patagonie, et ne put la rallier qu’au port Désiré. Assailli dans le détroit de Magellan par des ouragans terribles, il fut obligé de rebrousser chemin, après s’être vu abandonné par trois de ses bâtiments. Le manque de vivres frais, le froid, les privations de toute sorte qu’il