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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

raba, et parvinrent au Puerto del Retrete ou de los Escribanos, dans l’isthme de Panama. Ce port, qui ne fut reconnu par Colomb que le 26 novembre 1502, est situé à dix-sept milles de la ville bientôt célèbre, mais aujourd’hui détruite, de Nombre de Dios.

Bref, cette expédition, organisée par un négociant, devint, grâce à Juan de la Cosa, un des voyages les plus fertiles en découvertes. Par malheur, elle devait tristement finir. Les navires se perdirent dans le golfe de Xaragua, ce qui obligea Bastidas et La Cosa à gagner par terre Santo-Domingo. Là, Bovadilla, cet homme intègre, ce gouverneur modèle dont nous avons raconté l’infâme conduite envers Colomb, fit arrêter les deux explorateurs sous le prétexte qu’ils avaient acheté de l’or aux Indiens de Xaragua, et les expédia pour l’Espagne, où ils n’arrivèrent qu’après une horrible tempête, dans laquelle périt une partie de la flotte.

Après cette expédition féconde en résultats, les voyages de découvertes deviennent un peu moins fréquents pendant plusieurs années, qui furent consacrées par les Espagnols à asseoir leur domination dans les contrées où ils avaient fondé des établissements.

En 1493, la colonisation de l’Española avait été commencée et on bâtissait la ville d’Isabella. Christophe Colomb avait lui-même, deux ans plus tard, parcouru le pays, soumis les pauvres sauvages, avec l’aide de ces chiens terribles dressés à la chasse des Indiens, et il les avait astreints, eux habitués à ne rien faire, au travail excessif des mines. Bovadilla, puis Ovando, traitant les