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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

pêcheurs apprirent aux Hollandais qu’à Kola se trouvaient trois navires de leur nation, prêts à mettre à la voile pour retourner dans leur patrie. Ils dépêchèrent donc un des leurs, accompagné d’un Lapon, qui revint trois jours après, avec une lettre signée Jean Rijp. Grande fut la stupéfaction des Hollandais à la vue de cette signature. Ce n’est qu’en comparant la lettre qu’ils venaient de recevoir avec plusieurs autres qu’Heemskerke avait en sa possession, qu’ils furent persuadés qu’elle émanait bien du capitaine qui les avait accompagnés l’année précédente. Quelques jours après, le 30 septembre, Rijp vint lui-même, avec une barque chargée de provisions, pour les chercher et les amener dans la rivière de Kola, où était ancré son navire.

Rijp fut grandement émerveillé de tout ce qu’ils lui racontèrent, et du terrible voyage d’environ quatre cents lieues qu’ils avaient fait et qui n’avait pas duré moins de cent quatre jours, du 13 juin au 25 septembre. Quelques jours de repos, une nourriture saine et abondante, suffirent pour faire disparaître les dernières traces du scorbut et remettre les marins de leurs fatigues. Le 17 septembre, Jean Rijp sortit de la rivière de Kola, et, le 1er novembre, l’équipage hollandais arriva à Amsterdam. « Nous avions, dit Gerrit de Veer, les mêmes vêtements que nous portions dans la Nouvelle-Zemble, ayant en tête des bonnets de renard blanc, et nous allâmes à l’hôtel de Pierre Hasselaer, qui avait été l’un des curateurs de la ville