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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

breux en ces parages qu’ils semblaient y avoir établi leur quartier général. Le 13 mai 1587, il mit à la voile avec le Sunshine, l’Elisabeth, de Darmouth, et l’Hélène, de Londres. Cette fois, il remonta encore plus haut qu’il ne l’avait fait jusqu’alors, puisqu’il atteignit 72° 12’, c’est-à-dire à peu près la latitude d’Upernavik, et qu’il signala le cap Handerson’s Hope. Arrêté par les glaces, forcé de rebrousser chemin, il navigua dans le détroit de Frobisher, et, après avoir traversé un large golfe, il arriva, par 61°10’ de latitude, en vue d’un cap auquel il donna le nom de Chudleigh. Ce cap fait partie de la côte du Labrador et forme l’entrée méridionale du détroit d’Hudson. Après avoir côtoyé les rivages d’Amérique jusqu’au 32e degré, Davis reprit le chemin de l’Angleterre, où il arriva le 15 septembre.

Bien que la solution du problème ne fût pas trouvée, on avait néanmoins obtenu des résultats précieux, mais auxquels on n’attachait pas alors grand prix. Près de la moitié de la baie de Baffin était reconnue, et l’on avait des notions précises sur ces rivages et sur les peuples qui les habitent. C’étaient, au point de vue géographique, des acquisitions considérables, mais qui n’étaient guère faites pour toucher les marchands de la Cité. Aussi les tentatives par le nord-ouest furent-elles abandonnées des Anglais pendant une assez longue période.

Un nouveau peuple venait de naître. Les Hollandais, à peine délivrés du joug espagnol, inaugurèrent la politique commerciale, qui devait faire la grandeur et la prospérité de leur patrie, par l’envoi successif de