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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

arbres environnants afin que le fruit pût mûrir. » Des roses sauvages, des lis, des violettes et toute sorte de plantes et de fleurs odoriférantes, nouvelles pour des Européens, tapissaient partout le sol et répandaient dans l’air des parfums embaumés.

Après être restés pendant trois jours dans ces lieux enchanteurs, les Français continuèrent à suivre la côte vers le nord, naviguant le jour et jetant l’ancre la nuit. Comme la terre tournait à l’est, ils firent encore une cinquantaine de lieues dans cette direction, et découvrirent une île de forme triangulaire, éloignée du continent d’une dizaine de lieues, semblable comme grandeur à l’île de Rhodes, et à laquelle on donna le nom de la mère de François Ier, Louise de Savoie. Puis, ils atteignirent une autre île éloignée d’une quinzaine de lieues, qui possédait un port magnifique et dont les habitants vinrent en foule visiter les navires étrangers. Deux rois, surtout, étaient d’une belle stature et d’une grande beauté. Vêtus d’une peau de cerf, la tête nue, les cheveux ramenés en arrière et liés en bouquet, ils portaient au cou une large chaîne, ornée de pierres de couleur. C’était la plus remarquable nation qu’on eût jusqu’alors rencontrée. « Les femmes sont gracieuses, dit la relation publiée par Ramusio. Les unes portaient sur les bras des peaux de loup cervier ; leur tête était ornée de leurs cheveux tressés, et de longues nattes leur pendaient des deux côtés de la poitrine ; les autres avaient des coiffures qui rappelaient celles des femmes d’Égypte et de Syrie ; c’étaient