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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

trations amicales des Français, ils se montrèrent grandement émerveillés de leurs habits, de leur figure et de la blancheur de leur peau. Les indigènes étaient entièrement nus, sauf le milieu du corps, couvert de peaux de martre, suspendues à une étroite ceinture d’herbes gentillement tissée et ornée de queues d’autres animaux qui leur tombaient jusqu’aux genoux. Quelques-uns portaient des couronnes de plumes d’oiseaux. « Ils sont bruns de peau, dit la relation, et tout semblables aux Sarrazins ; leurs cheveux sont noirs, pas très-longs, liés ensemble derrière la tête en forme de petite queue. Ils ont les membres bien proportionnés, sont de médiocre stature, bien qu’un peu plus grands que nous, et n’ont d’autre défaut que d’avoir le visage assez large ; ils sont peu forts, mais agiles et des plus grands et des plus vîtes coureurs de la terre. » Il fut impossible à Verrazzano de recueillir des détails sur les mœurs et le genre de vie de ces peuples, à cause du peu de temps qu’il demeura avec eux. Le rivage était, en cet endroit, formé de menu sablon. bossué çà et là de petites collines aréneuses, derrière lesquelles étaient semés « bocages et forêts très-touffues si plaisantes à voir que c’est merveille. » Il y avait dans ce pays, autant qu’il fut possible d’en juger, abondance de cerfs, de daims et de lièvres, des lacs et des étangs d’eau vive ainsi que quantité d’oiseaux.

Cette terre gît par 34°. C’est donc la partie des États-Unis qui porte aujourd’hui le nom de Caroline.