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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

adressée de Dieppe, le 8 juillet 1524, à François Ier, il fut forcé par la tempête de se réfugier avec deux de ses navires, la Dauphine et la Normande, en Bretagne, où il put réparer ses avaries. De là, il fit voile pour les côtes d’Espagne, sur lesquelles il semble avoir donné la chasse à quelques vaisseaux espagnols. Nous le voyons quitter avec la Dauphine seulement, le 17 janvier 1524, un petit îlot inhabité dans le voisinage de Madère, et se lancer sur l’Océan avec un équipage de cinquante hommes, bien fournis de vivres et de munitions pour huit mois de voyage.

Vingt-cinq jours plus tard, il a fait cinq cents lieues dans l’ouest, lorsqu’il est assailli par une terrible tempête, et vingt-cinq jours après, c’est-à dire le 8 ou le 9 mars, ayant fait quatre cents lieues environ, il découvre, par 30° de latitude nord, une terre qu’il pensait ne pas avoir été explorée jusque-là. « D’arrivée, elle nous sembla fort basse, mais approchant à un quart de lieue, nous reconnûmes par les grands feux que l’on faisait le long des havres et orées de la mer, qu’elle était habitée, et, nous mettant en peine de prendre port pour surgir et avoir connaissance du pays, nous navigâmes plus de cinquante lieues en vain, si que voyant que toujours la côte tournait au midi nous délibérâmes de rebrousser chemin. » Les Français, trouvant un lieu propre au débarquement, aperçurent beaucoup d’indigènes qui venaient à eux, mais qui s’enfuirent, lorsqu’ils leur virent prendre terre. Ramenés bientôt par les signes et les démons-