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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

nord-ouest, ne pourrait-on pas essayer de l’atteindre par le nord-est ? Et si l’on ne réussissait pas, ne trouverait-on pas de ce côté des peuples plus commerçants, plus civilisés que les misérables Esquimaux des côtes de Labrador et de Terre-Neuve ?

Cabot réunit un certain nombre de notables commerçants de Londres, leur exposa ses projets, et les constitua en une association dont il fut nommé, le 14 décembre 1551, président à vie. En même temps, il agissait très-vigoureusement auprès du roi et, lui ayant fait connaître le tort que causait à ses sujets le monopole dont jouissaient les étrangers, il obtenait son abolition le 23 février 1551, et inaugurait la pratique de la liberté commerciale.

L’association des marchands anglais, qui prit le nom de « marchands aventuriers », s’empressa de faire construire des navires appropriés aux difficultés de la navigation dans les régions arctiques. Le premier perfectionnement que la marine anglaise dut à Cabot, ce fut le doublage de la quille, qu’il avait vu faire en Espagne, mais qui n’était pas encore pratiqué en Angleterre.

Une flottille de trois navires fut réunie à Deptford. C’étaient la Buona-Speranza, dont le commandement fut donné à sir Hugh Willoughby, vaillant gentilhomme qui s’était acquis à la guerre une grande réputation ; la Buona-Confidencia, capitaine Cornil Durforth ; et le Bonaventure, capitaine Richard Chancellor, habile marin, ami particulier de Cabot, qui reçut le