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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

véritablement les fonctions de sa charge qu’au retour de Charles-Quint d’Angleterre. Son office principal consistait à examiner les pilotes, à qui l’on ne permettait pas d’aller aux Indes sans avoir subi cet examen.

L’époque n’était guère favorable aux grandes expéditions maritimes. La lutte entre la France et l’Espagne absorbait toutes les ressources en hommes et en argent de ces deux pays. Aussi Cabot, qui semble avoir eu pour patrie la science bien plutôt que telle ou telle contrée, fit-il à l’ambassadeur de Venise, Contarini, quelques ouvertures pour prendre du service sur les flottes de la République ; mais lorsque arriva la réponse favorable du Conseil des Dix, il avait d’autres projets en tête et ne poussa pas plus loin sa tentative.

En 1524, au mois d’avril, Cabot préside une conférence de marins et de cosmographes, réunis à Badajoz pour discuter si les Moluques appartenaient, d’après le célèbre traité de Tordesillas, à l’Espagne ou au Portugal. Le 31 mai, il fut décidé que les Moluques étaient par 20 degrés dans les eaux espagnoles. Peut-être cette résolution de la junte, dont il était président et qui remettait entre les mains de l’Espagne une grande partie du commerce des épices, ne fut-elle pas sans influence sur les résolutions du conseil des Indes. Quoi qu’il en soit, au mois de septembre de la même année, Cabot fut autorisé à prendre le commandement, avec le titre de capitaine général, de trois vaisseaux de cent tonneaux et d’une petite caravelle qui portaient cent cinquante hommes.