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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

un bras de mer, près de l’endroit où s’élève aujourd’hui Québec, et côtoya la rive septentrionale du golfe tant qu’il ne vit pas la côte du Labrador s’enfoncer dans l’est. Il prit Terre-Neuve pour un archipel et continua sa route au sud, non pas sans doute jusqu’à la Floride comme il le dit, — le temps consacré au voyage s’opposant à ce qu’il descendît si bas, — mais jusqu’à la baie Cheasapeake. Ce sont les pays que les Espagnols appelèrent plus tard « Terra de Estevam Gomez. »

Le 3 février 1498, le roi Henri VII signa à Westminster de nouvelles lettres patentes. Il autorisait Jean Cabot ou son représentant dûment autorisé à prendre dans les ports d’Angleterre six navires de deux cents tonneaux de jauge, et à acquérir au même prix que pour la couronne tout ce qui serait nécessaire à l’armement. Il lui permettait d’embarquer tels maîtres mariniers, pages et autres sujets, qui de leur propre volonté voudraient aller et passer avec lui à la terre et aux îles récemment découvertes. Jean Cabot fit alors les frais de l’équipement de deux navires, et trois autres furent armés aux dépens de marchands de Bristol.

Selon toute vraisemblance, c’est la mort, — une mort inopinée et subite — qui empêcha Jean Cabot de prendre le commandement de cette expédition. Son fils Sébastien dirigea donc la flotte, qui portait trois cents hommes et des vivres pour un an. Après avoir vu la terre par 45°, Sébastien Cabot suivit la côte jusqu’au 58e degré, peut-être même plus haut ; mais alors il