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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

vertes de fourrures et de peaux. Les habitants ne connaissaient pas le fer et se servaient d’épées de pierre aiguisée, et leurs flèches étaient armées d’os de poisson ou de pierres. Grands et bien faits, ils avaient la face et le corps peints de diverses couleurs par galanterie, portaient des manilles d’or et de cuivre et s’habillaient de vêtements de fourrure.

Cortereal poursuivit son voyage et arriva au cap des Bacalhaos, « poissons qui se rencontrent sur cette côte en quantité si considérable qu’ils ne permettent pas aux caravelles d’avancer. » Puis, il suivit le rivage sur une étendue de deux cents lieues, du 56e au 60e degré ou même davantage, nommant les îles, les rivières et les golfes qu’il rencontrait ainsi que le prouvent Terra do Labrador, Bahia de Conceiçao, etc., débarquant et se mettant en rapports avec les naturels. Des froids très-rigoureux et un véritable fleuve de gigantesques glaçons empêchèrent l’expédition de remonter plus haut, et elle revint en Portugal avec cinquante-sept indigènes.

L’année même de son retour, le 15 mai 1501, Gaspard Cortereal, suivant un ordre du 15 avril, reçut des approvisionnements et quitta Lisbonne avec l’espoir d’étendre le champ de ses découvertes. Mais on n’entendit plus parler de lui depuis cette époque. Michel Cortereal son frère, qui était premier huissier du roi, demanda alors et obtint la permission d’aller à sa recherche et de poursuivre son entreprise. Par un acte du 15 janvier 1502, il lui fut fait donation de la moitié