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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

il convient de placer la rareté des communications que les peuples du nord de l’Europe entretenaient avec ceux du midi, les découvertes des Northmen n’étaient sues que bien vaguement en Espagne et en Portugal. Selon toute apparence, nous en savons aujourd’hui beaucoup plus sur ce sujet que les compatriotes et les contemporains de Colomb. Si le marin génois eut connaissance de quelques bruits, il les rapprocha des indices qu’il avait recueillis dans les îles du cap Vert, et de ses souvenirs classiques sur la fameuse île Antilia et sur l’Atlantide de Platon. De ces renseignements, venus de tant de côtés différents, naquit chez lui la certitude que l’orient pouvait être atteint par les routes de l’occident. Quoi qu’il en soit, sa gloire reste entière ; il est bien l’inventeur de l’Amérique, et non pas ceux que le hasard des vents et des tempêtes y avait poussés malgré eux, sans la volonté arrêtée d’atteindre les rivages asiatiques, ce que Christophe Colomb aurait fait, si l’Amérique ne lui avait barré le chemin.

Les renseignements que nous allons donner sur la famille Cortereal, pour être beaucoup plus complets que tous ceux qu’on rencontre dans les dictionnaires biographiques, sont encore bien vagues. Il faut néanmoins s’en contenter, car jusqu’ici l’histoire n’en a pas recueilli davantage sur cette race d’intrépides navigateurs.

Joao Vaz Cortereal était bâtard d’un gentilhomme appelé Vasco Annes da Costa, qui avait reçu, du roi