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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

ties de la carte qui ne sont pas altérées de cette façon, et qui sont originales, présentent une exactitude en avance de bien des générations sur la géographie même de Nicolas Zeno le jeune, et confirment d’une façon remarquable la position de la vieille colonie du Groenland. Dans ces faits, nous n’avons pas seulement la solution de toutes les discussions qui se sont élevées sur ce sujet, mais la preuve la plus indiscutable de l’authenticité du récit, car, évidemment, Nicolas Zeno le jeune ne pouvait pas inventer ingénieusement une histoire, dont il aurait pour ainsi dire défiguré par ignorance la vérité à l’encontre de la carte. »

Le nom de Zichmni, dans lequel les écrivains contemporains, et au premier rang M. H. Major, qui a tiré ces faits du domaine de la fable, voient le nom de Sinclair, ne paraît être en effet applicable qu’à ce comte des Orcades.

À cette époque, les mers du nord de l’Europe étaient infestées de pirates scandinaves. Sinclair, qui avait reconnu dans Zeno un habile marin, se l’attacha et fit avec lui la conquête du pays de Frisland, nid de forbans qui ravageaient tout le nord de l’Écosse. Dans les portulans de la fin du XVe siècle et les cartes du commencement du xvie, ce nom désigne l’archipel des Féroë, indication vraisemblable, car Buache a retrouvé, dans les dénominations actuelles des havres et des îles de cet archipel, bon nombre de celles données par Zeno ; enfin les détails qu’on doit au navigateur vénitien, sur les eaux poissonneuses et dange-