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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

de la chronique. On comprend quel intérêt il y aurait à pouvoir déterminer la nationalité de ces premiers colons. Au reste, les sagas n’ont pas révélé tous leurs secrets. Il en est encore probablement d’inconnues, et, comme celles qu’on a retrouvées successivement ont confirmé des faits déjà admis, on a tout lieu d’espérer que nos connaissances des navigations islandaises deviendront plus précises.

Une autre légende, dont bien des parties sont romanesques, mais qui renferme cependant un fond de vérité, raconte qu’un certain Bjorn, contraint de quitter l’Islande à la suite d’une passion malheureuse, se serait réfugié dans les pays au delà du Vinland, où l’auraient retrouvé, en 1027, quelques-uns de ses compatriotes.

En 1051, pendant une nouvelle expédition, une femme islandaise fut tuée par des Skrellings, et l’on a exhumé, en 1867, un tombeau qui portait une inscription runique, des os et des objets de toilette qui sont aujourd’hui conservés au musée de Washington. Cette découverte a été faite à l’endroit précis indiqué par la saga qui racontait ces événements, et qui elle-même n’a été retrouvée qu’en 1863.

Mais les Northmen, établis en Islande et au Groenland, ne furent pas les seuls à fréquenter les côtes d’Amérique aux environs de l’an 1000, comme le prouve le nom de Grande-Irlande, donné aussi à la Terre des hommes blancs. Ainsi que le constate l’histoire de Madoc-op-Owen, des Irlandais et des Gallois y fondèrent des colonies, sur lesquelles nous ne possédons