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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

Leif. Là furent nouées, pour la première fois, quelques relations avec des indigènes appelés Skrellings dans les sagas, et qu’à leur portrait il est facile de reconnaître pour des Esquimaux. La première rencontre fut pacifique. Un commerce d’échanges se fit jusqu’au jour où le désir qu’avaient les Esquimaux de se procurer des haches de fer, toujours prudemment refusées par les Normands, les poussa à des agressions qui déterminèrent, après trois ans de séjour, les nouveaux venus à regagner leur patrie, sans avoir laissé de trace durable de leur passage dans le pays.

On comprend facilement que nous ne puissions raconter en détail toutes les expéditions qui, parties du Groenland, se succédèrent sur les rivages du Labrador et des États-Unis. Ceux de nos lecteurs qui voudraient des renseignements circonstanciés, nous les renverrons à l’intéressante publication de M. Gabriel Gravier, l’ouvrage le plus complet sur la matière, et auquel nous empruntons d’ailleurs tout ce qui est relatif aux expéditions normandes.

L’année même où Erik le Rouge prenait terre au Groenland, en 983, un certain Hari Marson fut jeté par la tempête hors des routes ordinaires, sur les côtes d’un pays désigné sous le nom de Terre des hommes blancs, et qui s’étendait, selon Rafn, depuis la baie Cheasapeak jusqu’à la Floride.

Pourquoi ce nom de Terre des hommes blancs ? Quelques compatriotes de Marson y étaient-ils déjà établis ? Il y a lieu de le supposer d’après les termes mêmes