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LES EXPÉDITIONS POLAIRES

chef de l’expédition, fut blessé mortellement, et ses compagnons l’enterrèrent sur un promontoire auquel ils donnèrent le nom de promontoire de la Croix.

Or, dans le golfe de Boston, on découvrit, au XVIIIe siècle, un tombeau en maçonnerie où l’on trouva, avec des ossements, une poignée d’épée en fer. Les Indiens ne connaissant pas ce métal, ce ne pouvait être un de leurs squelettes ; ce n’étaient pas non plus les restes d’un des Européens débarqués après le XVe siècle, dont les épées n’avaient pas cette forme si caractéristique. On a cru reconnaître le tombeau d’un Scandinave, nous n’osons dire celui de Thorvald, le fils d’Erik le Rouge.

Au printemps de 1007, trois navires, emportant cent soixante hommes et des bestiaux, quittèrent l’Eriksfjord. Il s’agissait cette fois de fonder un établissement permanent. Les émigrants reconnurent l’Helluland, le Markland et le Vinland, débarquèrent dans une île, où ils construisirent des baraques, et commencèrent des travaux de culture. Il faut croire qu’ils avaient mal pris leurs mesures ou qu’ils avaient manqué de prévoyance, car l’hiver les surprit sans provisions, et ils souffrirent cruellement de la faim. Ils eurent, cependant, le bon esprit de regagner le continent, où ils purent, dans une abondance relative, attendre la fin de l’hiver.

Au commencement de 1008, ils se mirent à la recherche de Leifsbudir, et s’établirent à Mount-Hope-Bay, sur la rive opposée à l’ancien établissement de