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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

presque insurmontables, Pizarre n’eut aucune peine à vaincre les Péruviens, amollis et craintifs, qui ne résistèrent jamais sérieusement à ses armes. Des conquêtes du Pérou et du Mexique, la moins difficile procura le plus d’avantages métalliques à l’Espagne. Aussi fut-elle la plus appréciée.

La guerre civile allait éclater encore une fois après la mort de Pizarre, lorsqu’arriva le gouverneur délégué par le gouvernement métropolitain. Dès qu’il eut réuni les troupes nécessaires, il marcha vers Cusco. Il s’empara sans peine d’Almagro, le fit décapiter avec quarante de ses affidés, et gouverna le pays avec fermeté jusqu’à l’arrivée du vice-roi Blasco Nuñez Vela. Notre intention n’est pas d’entrer dans le détail des démêlés que celui-ci eut avec Gonzalo Pizarre, qui, profitant du mécontentement général causé par de nouveaux règlements sur les repartimientos, se révolta contre le représentant de l’empereur. Après de nombreuses péripéties qui ne peuvent ici trouver leur place, la lutte se termina par la défaite et l’exécution de Gonzalo Pizarre, qui eut lieu en 1548. Son corps fut porté à Cusco et enterré tout habillé, « personne, dit Garcilasso de la Vega, ne voulant donner un pauvre drap. » Ainsi finit l’assassin juridique d’Almagro. N’est-ce pas le cas de répéter cette parole de l’Écriture : « Celui qui frappe de l’épée, périt par l’épée ? »