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ration écrite en français sous sa dictée par Rusticien de Pise, il est formellement dit que « Marco Polo, sage et noble citoyen de Venise, vit tout cela de ses propres yeux, et que ce qu’il ne vit pas il l’entendit de la bouche d’hommes croyables de vérité. » Mais ajoutons que la plupart des villes et royaumes cités par Marco Polo ont été réellement parcourus par lui. Nous suivrons donc l’itinéraire tel qu’il existe dans son récit, en indiquant seulement ce que le célèbre voyageur apprit par ouï-dire, durant les missions importantes dont le chargea l’empereur Kublaï-Khan. Pendant ce second voyage, les deux Vénitiens ne gardèrent pas exactement la même route qu’ils avaient prise lorsqu’ils se rendirent pour la première fois vers l’empereur de la Chine. Ils avaient passé par le nord des monts Célestes, qui sont les monts Thiân-chân-pe-lou, ce qui allongea leur chemin. Cette fois, ils tournèrent le sud des mêmes monts, et cependant, bien que cette route fût plus courte que l’autre, ils ne mirent pas moins de trois ans et demi à la parcourir, à cause des pluies et des débordements des grands fleuves. Cet itinéraire sera facile à suivre sur une carte de l’Asie, car aux vieux noms du récit de Marco Polo, nous avons partout substitué les noms exacts de la cartographie moderne.