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Marco, qui ne devait pas être âgé de plus de dix-sept ans. À Acre, ils retrouvèrent le légat Tebaldo, qui les autorisa à aller chercher à Jérusalem l’huile de la lampe du saint sépulcre. Cette mission accomplie, les Vénitiens revinrent à Acre, et, en l’absence d’un pape, ils demandèrent au légat des lettres pour Kublaï-Khan, dans lesquelles devait être mentionnée la mort du pape Clément IV. Tebaldo leur donna ces lettres, et les deux frères retournèrent à Laïas. Là, à leur grande joie, ils apprirent que le légat Tebaldo venait d’être sacré pape sous le nom de Grégoire X, le 1er septembre 1271. Le nouvel élu les manda immédiatement, et le roi d’Arménie mit une galère à leur disposition pour les conduire plus rapidement à Acre. Le pape les reçut avec empressement, leur remit des lettres pour l’empereur de la Chine, leur adjoignit deux frères prêcheurs, Nicolas de Vicence et Guillaume de Tripoli, et leur donna sa bénédiction.

Les ambassadeurs prirent alors congé de Sa Sainteté et retournèrent à Laïas. Mais, à peine arrivés en cette ville, ils faillirent être faits prisonniers par les bandes du sultan mamelouk Bibars, qui ravageait alors l’Arménie. Les deux frères prêcheurs, peu satisfaits de ce début, renoncèrent à se rendre en Chine, et laissèrent aux deux Vénitiens et à Marco Polo le soin de remettre à l’empereur mongol les lettres du pape.

C’est ici que commence le voyage proprement dit de Marco Polo. A-t-il visité réellement tous les pays, toutes les villes qu’il décrit ? Non, sans doute, et dans la nar-