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cheveux qui sont entre leur couronne et leur rasure, ils les laissent croître jusque sur les sourcils ; et, de part et d’autre du front, ils ont leurs cheveux à demi coupés ; et, du reste, ils les laissent croître aussi longs que les femmes, et de cela ils font deux cordons qu’ils lient et nouent au derrière de l’oreille. Ils ont les pieds assez petits. »

Les hommes et les femmes, très-difficiles à distinguer les uns des autres, car leur habillement ne diffère pas, sont vêtus de tuniques fourrées, fendues depuis le haut jusqu’en bas, et ils portent de longs bonnets de bougran ou de pourpre qui vont en s’élargissant par le haut. Ils habitent des maisons en forme de tentes, faites de verges et de bâtons, qui peuvent se démonter et être facilement chargées sur des bêtes de somme. D’autres, plus grandes, se transportent toutes construites sur des chariots, et suivent leur propriétaire à travers le pays.

Les Tartares croient à un Dieu créateur de toutes choses, tant visibles qu’invisibles, qui récompense ou punit suivant les mérites. Mais ils adorent aussi le soleil, la lune, le feu, la terre, l’eau, et se prosternent devant des idoles de feutre, faites à la ressemblance des hommes. Ils sont assez peu tolérants et ils ont martyrisé Michel de Turnigow et Féodor, que l’Église grecque a mis au rang des saints, et qui refusèrent au prince Bathy de se courber vers le midi, comme le font tous les Tartares. Ces peuplades sont superstitieuses ; elles croient aux enchantements et aux sorcelleries ; elles