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les coreligionnaires de Benjamin de Tudele ne sont pas nombreux à Jérusalem, deux cents à peine, et ils demeurent sous la tour de David, dans un coin de la ville.

En dehors de Jérusalem, le voyageur cite le tombeau d’Absalon, le sépulcre d’Osias, la fontaine de Siloé, près du torrent de Cédron, la vallée de Josaphat, la montagne des Oliviers, du sommet de laquelle on aperçoit la mer de Sodome. À deux parasanges ou deux lieues, se dresse l’indestructible statue de la femme de Loth, et le voyageur affirme que, « quoique les troupeaux qui passent lèchent continuellement cette statue de sel, elle recroît néanmoins toujours et devient comme elle était auparavant. »

De Jérusalem, Benjamin de Tudele, après avoir écrit son nom sur le tombeau de Rachel, suivant la coutume des juifs qui passent en cet endroit, se rendit à Bethléem, où il compta douze teinturiers israélites, puis à Hébron, ville maintenant déserte et ruinée.

Après avoir visité, dans la plaine de Makhphéla, les tombeaux d’Abraham et de Sara, d’Isaac et de Rébecca, de Jacob et de Lia, passant par Beith-Jaberim, Scilo, le mont Morija, Beith-Nubi, Rama, Jaffa, Jabneh, Azotos, Ascalon, bâtie par Esdras le sacrificateur, Lud, Serain, Sufurieh, Tiberias, où l’on trouve des bains chauds « qui sortent du fond de la terre », par Gish, par Meirün, qui est encore un lieu de pèlerinage pour les juifs, par Alma, Kadis, Belinas, près de la caverne de laquelle s’échappe le Jourdain, le voyageur juif, quittant enfin la terre d’Israël, arrive à Damas.