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pour l’écrivain, misérable pécheur, le Christ, juge de tous les siècles !

Quelques années après l’évêque français, un pèlerin anglais entreprenait le même voyage dans un but pieux, et il l’accomplissait à peu près dans les mêmes conditions.

Ce pèlerin se nommait Willibald ; il appartenait à une famille riche qui habitait vraisemblablement le comté de Southampton. À la suite d’une maladie de langueur, ses parents le consacrèrent à Dieu, et sa jeunesse se passa au milieu des exercices de piété dans le monastère de Waltheim. Arrivé au terme de l’adolescence, Willibald résolut d’aller prier à Rome dans l’église consacrée à l’apôtre Pierre, et ses vives instances déterminèrent son père Richard, son frère Wimebald et sa jeune sœur Walpurge à l’accompagner.

La pieuse famille s’embarqua à Hamble-Haven, au printemps de l’année 721, et, remontant la Seine, elle vint débarquer près de la ville de Rouen. Willibald donne peu de détails sur le voyage jusqu’à Rome. Après avoir traversé Cortone, ville de la Ligurie, Lucques en Toscane, où Richard succomba aux fatigues du voyage, le 7 février 722, après avoir franchi les Apennins pendant l’hiver, les deux frères et la sœur entrèrent à Rome, et ils y passèrent le reste de l’hiver, très-éprouvés les uns et les autres par de violentes fièvres.

Willibald, revenu à la santé, forma le projet de poursuivre son pèlerinage jusqu’aux lieux saints. Il renvoya son frère et sa sœur en Angleterre, et partit en com-