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Chan-toung actuel ; puis, ayant séjourné quelque temps à Nan-king, il rentra à Si’an-fou, sa ville natale, après dix-huit ans d’absence.

Telle est la relation de ce voyage, dont M. Abel de Rémusat a fait une traduction excellente, et qui donne des détails très intéressants sur les coutumes des Tartares et des Indiens, particulièrement en ce qui touche leurs cérémonies religieuses.

Au moine chinois succède dans l’ordre chronologique, pendant le sixième siècle, un voyageur égyptien nommé Cosmas Indicopleustes, nom que M. Charlon traduit ainsi : « Voyageur cosmographe dans l’Inde. » C’était un marchand d’Alexandrie qui, après avoir visité l’Éthiopie et une partie de l’Asie, se fit moine à son retour.

Son récit porte le titre de Topographie chrétienne de l’univers. Il ne donne aucun détail sur les voyages de son auteur. Des discussions cosmographiques pour prouver que la terre est carrée et renfermée avec les autres astres dans un grand coffre oblong, forment le début de l’ouvrage ; suivent des dissertations sur les fonctions des anges, et une description du costume des prêtres hébreux. Cosmas fait ensuite l’histoire naturelle des animaux de l’Inde et de Ceylan, et cite le rhinocéros, le taureau-cerf, qui peut se prêter aux usages domestiques, la girafe, le bœuf sauvage, le musc, que l’on chasse pour recueillir « son sang parfumé », la licorne, qu’il ne considère pas comme un animal chimérique, le sanglier, qu’il appelle pourceau-cerf, l’hippopotame, le