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tie septentrionale de la péninsule indienne, elle atteignit Mathoura, une ville de la province actuelle d’Agra, et, traversant le grand désert salé qui est à l’est de l’Indus, elle parcourut un pays que Fa-Hian appelle « le royaume-central, dont les habitants, honnêtes et pieux, sans magistrats, ni lois, ni supplices, sans demander leur nourriture à aucun être vivant, sans boucheries et sans marchands de vins, vivent heureux, dans l’abondance et la joie, sous un climat où le froid et le chaud sont tempérés l’un par l’autre. » Ce royaume, c’est l’Inde.

En descendant au sud-est, Fa-Hian visita le district actuel de Feroukh-abâd, sur lequel, suivant la légende, Bouddha mit le pied en redescendant du ciel par un triple escalier à degrés précieux. Le religieux voyageur s’étend longuement sur ces croyances du bouddhisme. De ce point, il partit pour visiter la ville de Kanoudje, située sur la rive droite du Gange, qu’il appelle le Heng. C’est le pays de Bouddha par excellence. Partout où le dieu s’est assis, ses fidèles ont élevé de hautes tours. Les pieux pèlerins ne manquèrent pas de se rendre au temple de Tchihouan, où Foe, pendant vingt-cinq années, s’était livré à des macérations volontaires, et considérant le lieu sacré, près de l’endroit où Foe avait rendu la vue à cinq cents aveugles, « le cœur des religieux fut pénétré d’une vive douleur. »

Ils reprirent leur route, passèrent à Kapila, à Gorakh-pour, sur la frontière du Népaul, à Kin-i-na-kie, endroits célèbres par les miracles de Foe, et ils arrivèrent au delta du Gange, à la célèbre ville de Palian-fou, dans