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commençait la Perse. Les navires suivirent la côte persique, visitant divers points, Gillam, Indérabia, Shevou, Konkûn, Sita-Reghiau, où Néarque reçut un approvisionnement de blé envoyé par Alexandre.

Après plusieurs jours de navigation, la flotte arriva à l’embouchure du fleuve Endian, qui sépare la Perse de la Susiane. De là, elle atteignit l’embouchure d’un grand lac poissonneux, nommé Cataderbis, et qui est situé dans la contrée actuellement appelée Dorghestan. Enfin, elle mouilla devant le village babylonien de Dégéla, aux sources mêmes de l’Euphrate, après avoir reconnu toute cette côte comprise entre ce point et l’Indus. Néarque rejoignit une seconde fois Alexandre, qui le récompensa magnifiquement et le maintint dans le commandement de sa flotte. Alexandre voulait encore entreprendre la reconnaissance de toute la côte arabe jusqu’à la mer Rouge, mais la mort le frappa, et il ne fut pas donné suite à ses projets.

On croit que dans la suite Néarque devint gouverneur de Lycie et de Pamphilie. Pendant ses loisirs, il écrivit lui-même le récit de ses voyages, récit qui a péri, mais dont fort heureusement Arrien avait fait une analyse complète dans son Historia Indica. Il est probable que Néarque fut tué à la bataille d’Ipsus, laissant la réputation d’un habile navigateur, dont le voyage est un événement considérable dans l’histoire de la navigation.

Nous devons citer maintenant une tentative audacieuse qui fut faite à cette époque par Eudoxus de Cyzique, géographe qui vivait l’an 146 avant J.-C. à la cour