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En arrivant sur la rade de Pandarany, Gama ne trouva pas une embarcation pour le conduire à ses navires et fut forcé de coucher à terre. Le catoual ne le quittait pas, s’efforçant de lui prouver la nécessité de rapprocher la flotte de la terre, et, sur le refus formel de l’amiral, il lui déclara qu’il était prisonnier. C’était peu connaître la fermeté de Gama.

Des chaloupes armées furent envoyées pour essayer de surprendre les navires, mais les Portugais, avertis secrètement par leur amiral de ce qui s’était passé, faisaient bonne garde, et l’on n’osa pas employer ouvertement la force.

Cependant Gama, toujours prisonnier, menaçait le catoual de la colère du zamorin, qui, pensait-il, ne pouvait ainsi trahir les devoirs de l’hospitalité ; mais voyant que les menaces restaient sans effet, il fit cadeau au ministre de quelques pièces d’étoffe qui modifièrent à l’instant ses dispositions. « Si les Portugais, dit-il, avaient tenu la promesse qu’ils avaient faite au roi de débarquer leurs marchandises, depuis longtemps l’amiral serait de retour sur ses navires ». Gama envoya aussitôt l’ordre de les débarquer, installa un comptoir dont la direction fut confiée à Diego Dias, frère du découvreur du cap de Bonne-Espérance, et put alors rallier son bord.

Mais les musulmans mettant obstacle à la vente des marchandises en les dépréciant, Gama envoya auprès du zamorin son facteur Dias se plaindre de la perfidie des Maures et des mauvais traitements qu’il