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gation de vingt-trois jours, la flotte accostait la terre le 17 mai, et le lendemain, elle mouillait à deux lieues au-dessous de Calicut.

L’enthousiasme fut grand à bord. On était donc enfin arrivé dans ces pays si riches et si merveilleux. Les fatigues, les dangers, la maladie, tout fut oublié. Le but de tant et de si longs efforts était atteint !

Ou plutôt il semblait l’être, car il s’en fallait encore qu’on fût maître des trésors et des riches productions de l’Inde.

A peine l’ancre avait-elle touché le fond que quatre embarcations se détachèrent du rivage, évoluèrent autour de la flotte, semblant inviter les matelots à débarquer. Mais Gama, qu’avaient rendu prudent les événements de Mozambique et de Mombaça, envoya en éclaireur un des malfaiteurs embarqués. Celui-ci devait parcourir la ville et tâcher de découvrir les dispositions des habitants.

Entouré d’une foule de curieux, assailli de questions auxquelles il ne pouvait répondre, il fut conduit chez un Maure nommé Mouçaïda, qui parlait l’espagnol et à qui il raconta sommairement les péripéties de l’expédition. Mouçaïda l’accompagna sur la flotte, et ses premiers mots en mettant le pied sur les navires furent : « Bonne chance ! bonne chance ! beaucoup de rubis, beaucoup d’émeraudes ! » Depuis ce moment, Mouçaïda fut attaché à l’expédition comme interprète.

Comme le roi de Calicut était alors éloigné de sa capitale d’une quinzaine de lieues, le capitam mõr envoya